Descriere
Un étrange personnage, barbu et cornu, moitié homme et moitié bête, au corps velu et aux pieds munis de sabots de bouc, se tenait caché dans les taillis des profonds bois de l’Arcadie, guettant et poursuivant les nymphes, mais surtout l’une d’entre elles, qui, épouvantée par l’aspect du monstre, finit par se noyer dans les ondes du Ladon et se transforma ensuite en un des roseaux qui poussent sur ses rives. Le monstre coupa le roseau en plusieurs morceaux, les lia entre eux et s’en fit un instrument musical qu’il nomma „syrinx”, en mémoire de la nymphe qui portait ce nom.
C’est ainsi que la mythologie grecque présente le protecteur des troupeaux et des pâtres, le dieu Pan, qui accompagnait toujours le cortège de Dionysos (analogue au Bacchus latin), jouant du syrinx (dénommé aussi flûte de Pan”).
La présence du syrinx est mentionnée sur le ter¬ritoire de la Roumanie dès les temps anciens. L’instru¬ment s’est maintenu jusqu’à nos jours dans la pratique de la musique populaire, portant différents noms et ayant différentes dimensions. Aujourd’hui on l’appelle „naï” et il est formé généralement de 20 tubes, confec¬tionnés en tiges de roseau (ouvertes à une extrémité) aux longueurs différentes, jointes selon leur hauteur et reliées entre elles par une pièce de bois légèrement courbée. La hauteur des sons est déterminée par la longueur des tubes qui sont disposés en échelle dia¬tonique de „Si” jusqu’au „Sol3”.
Les sons sont obtenus par la pénétration de l’air dans les ouvertures des tubes, qui sont dirigés à l’aide de la main devant les lèvres de l’instrumentiste. Les sons naturels de l’instrument peuvent être chromatisés par une légère inclinaison de celui-ci.
Le „naï” émet des sons rappelant ceux de la flûte, mais son timbre est plus riche, plus ample, dû à la résonnance des tubes qui le composent. Quoique la construction du „naï” soit des plus simples, il peut rendre des mélodies à caractère, varié, des chansons lentes ainsi que des danses populaires au rythme très rapide.
Parmi les meilleurs interprètes du „naï” se nom¬bre le jeune Gheorghe Zamfir (né en 1941). Après avoir terminé le Lycée de Musique en 1961, il a continué à étudier au Conservatoire de Musique „Ciprian Porumbesco” de Bucarest, jusqu’en 1966. A partir de cette date, il dirige l’orchestre bucarestois, bien connu, de musique folklorique „Ciocîrlia” (L’Alouette), occupant, en même temps, la chaire de „naï” au Lycée de Musique No. 1 de Bucarest.
Parallèlement avec ses études au Conservatoire et son activité de chef d’orchestre et de professeur, Gheorghe Zamfir s’est dédié avec passion à son per¬fectionnement comme soliste du „naï”, ainsi qu’à l’étude du folklore roumain.
Les enregistrements de ce disque représentent un témoignage éloquent de ses possibilités.
La „Doina de Jale” (Chant élégiaque, face I, no. 1) rend par des intonations expressives, obtenues par l’emploi du registre grave de l’instrument, le sen¬timent accablant de l’homme solitaire. Contrairement à cette première doïna, la seconde (face II, no. 1) est un’ chant lyrique réalisé à l’aide d’incursions dans les registres plus aigus. ,,Frunzuliță lemn adus” (Feuille verte, bois courbé, face I, no. 2). „Păscui calul pe ogoare” (J’ai lait paître mon cheval sur les champs”, face I, no. 4) et „Mîndra mea din Bâdulestl” (Ma belle de Bàdulesti, face II, no. 2) sont des chansons d’amour, dans lesquelles les sentiments de tendresse et de joie sont exprimés par des mélodies vivaces, aux phrases concises. Un moment de sereine méditation, propre aux coutumes nuptiales de la région de l’Argesh, est rendu par Gheorghe Zamfir avec une remarquable force émotive dans le „Chant nuptial” (face I, no. 3). La répétition, vers la fin du chant, d’uni» phrase mé¬lodiques à l’octave inférieure, approfondit le caractère méditatif de ce moment.
A’strange personage, bearded and horned, half man and half beast, with a hairy body and he-goat hoofs, lived hidden in the deep copse-woods of Arcadia; he watched and chased the nymphs, but especially one of them, who, scared to death by the monster’s appearance, threw herself in the waves of the Ladon and got drawned. Later on she changed herself into a reed, growing on the river’s banks. The monster cut one of those reeds in several pieces, tied them together and made himself a musical instrument; he called it „syrinx”, in memory of the nymph’s name.
This is one of the stories which can be found in the Greek mythology about Pan, the rustic God, who protected the flocks and the shepherds and accompanied Dionysos’ procession (called Bacchus by the Rornans), playing the syrinx (also called „Panpipe”).
The existence of the syrinx is mentioned on the Romanian territory ever since the oldest times. The instrument lasted till our days in the practice of the folk musik, bearing different names and showing different dimensions. Called nowadays „nai”, it is gene-rally made by 20 reed pipes (open at one extremity) of variable lenghts, fixed according to their height and held up together by a piece of wood slightly curved. The height of the sounds is determined by the length of the pipes, which are disposed in a diatonic scale from „B” till „G3”.
The sounds are obtained by means of the air introduced in the openings of the pipes, which are directed, by the instrumentalist’s hand, in front of his lips. The natural sounds of the musical instrument may be chromatised by means of a light inclination of the latter.
The „nai” emits sounds recalling those of the flute, but its timbre is much richer and fuller, due to the resonance of its pipes. Though the construction of the „nai” is a very simple one, it can render melodies of variable characters, from slow songs to folk dances with a specially lively rhythm.
Gheorghe Zamfir (born in 1941) is one of the most valorous interpreters of the „nai”. He graduated from the Musical School in 1961, and continued to study at the Musical Conservatory „Ciprian Porumbescu” of Bucharest until 1966. From this time on he is conducting the well-known Bucharest folk music orchestra „Ciocîrlia” (The Lark); he is meanwhile teaching the „nai” at the Musical Lyceum no. l of Bucharest.
Besides his studies at the Conservatory and, later on, his activity as a conductor and a music teacher, Gheorghe Zamfir has dedicated all his talent to the improvement of his mastersHip as a „nai” soloist, as well as to the knowledge of the Romanian folklore. The present recordings testify in an eloquent manner the artist’s possibilities.
Doină de Jale” (a sad elegiac song — first side, No. 1) gives utterance, by means of its expressive intonations — obtained by the use of the grave register of the musical instrument — to the overwhelming sentiment of the lonely human being. Contrarily to this first Doina, the second one (side II, No. 1) is a lyric song, much brighter, realized with the help of some incursions in the higher registers. „Frunzuliţă, lemn adus” (Green leaf, curved wood, side I, No. 2), „Păscui calul pe ogoare” (I took my horse to graze in the fields, side I, No. 4) as well as „Mîndra mea din Băduleşti” (My fair one from Băduleşti, side II, No. 2) are Iove songs, in which the feelings of tenderness and joy are expressed by vivacious tunes, build of concise phrases. A moment of serein meditation, proper to nupţial customs of the Argesh region, is expressed with a remarkable emotive force by Gheorghe Zamfir in the „Nupţial Song” (side I, No. 3). The repetition, towards the end of the song, of a melodic phrase in the inferior octave, deepens the meditative character of the moment.
IACOB CIORTEA
Recenzii
Nu există recenzii până acum.