Descriere
Le patrimoine des instruments utilisés dans le folklore musical roumain comprend, outre les instruments folklori¬ques proprement dits, des instruments empruntés à la ville, et introduits par les violoneux, professionnels pour la plupart. Le plus vieux de ces instruments : le violon. Signalé dès la première moitié du 17-e siècle, on le retrouve, à partir du 18-e, dans toutes les provinces roumaines où il se voit, petit à petit, accorder la première place par les instrumentistes professionnels.
Pour ‘lui-faire rendre les intonations propres aux mélodies folkloriques, les rhapsodes allaient cependant lui faire subir de multiples modifications portant, quelquefois, sur sa structure même, sur le nombre des cordes ou encore sur l’accordage. À ce même effet, ils devaient aussi développer une technique propre, empirique, qui différait de la technique classique, scolastique, employée dans la musique symphonique. Toutes les ressources connues de l’instruments sont utilisées: doubles cordes, les sons suraigus (obtenus au-delà des sept positions), flageolets, pizzicati (obtenus autant avec la main droite qu’avec la gauche), staccatos, spïccatos, flautandos etc. mais, bien plus, (es musiciens s’appliquent, par toutes sortes d’artifices, à enrichir encore davantage les possibilités de l’expression artistique, évidemment pour le bénéfice des intonations folkloriques. Ne croit-on pas entendre combien de fois ! — dans la voix douce du violon, le son de la flûte, de la cornemuse, ou d’instruments plus anciens encore, tout comme (dans la célèbre ,,Ciocîrlia” L’alouette, par exemple) les trilles des oiseaux ?
Ion Drăgoi est un des meilleurs rhapsodes de la Moldavie de nos jours… Il est né en 1928 à Bacău, dans une famille de musiciens de père en fils. Il a commencé à se faire un nom à l’époque où il accomplissait son stage militaire ; jouant dans un ensemble folklorique militaire de Bucarest, il devait visiter par la suite toute la Rou¬manie, plus spécialement en tant que soliste de l’Orches¬tre de folklore ,,Plaiurile Bistriței” (,,Les plaines de la Bistritza”) de Bacău. Ses .nombreux .enregistrements à la radio et sur disques font vite rendu célèbre.
Ce qui caractérise en premier lieu l’art de Ion Drăgoi, c’est la suavité et l’aisance toute particulière que l’on retrouve tant dans les pièces de plus vaste envolée mélo¬dique, que dans les danses aux rythmes souvent très rapides. La maestria avec laquelle il tisse minutieusement ses broderies musicales d’une infinie délicatesse et com¬plexité, dénotent chez lui un art consommé.
Ce disque ne renferme qu’une partie infime du riche; répertoire musical qu’il tient de son père, mais qu’il n’a jamais cessé d’enrichir avec des pièces apprises d’autres violoneux (Drăgoi se rappelle, à cet égard, un vieux rhapsode de village, du nom de Ciocoiu), ou encore des paysans de la région. C’est, entre autres, le cas d’une vieille chanson moldave jouée — détail digne à retenir — sans aucune espèce d’accompagnement : ,,Cînd eram în vremea mea” (De mon temps) ou de la ,,Doina mol¬dave”, chanson traînante, propre au dialecte local, puis d’un choix de danses pour hommes, telles la ,,Bîrlâdeanca”, la ,,Hora de mînă pe bătăi”, la ,,Bătuta de la Săraca”, ,,Bătuta de la Nadera”, la ,,Sîrba bâtrinilor” (La .Serba des vieillards), ainsi que plusieurs autres danses plus récentes, toutes créées par des violoneux, telles que la ,,Hora de la Măgura”, la ,,Sîrba de la Izvoare”, la ,,Hora flăcăilor de la Livezile” (La Hora des jeunes de Livezile), la ,,Hora moldave” et la ,,Hora de la Moinesti”. Le disque s’achève sur une suite de mélodies ,,Ca la nuntă la Bacău” (Mélodies de noces, de Bacâu) — celles-là de provenance plus récente, composées elles aussi par des violoneux. Excellent, compétent, plein de verce, l’accompagnement de l’orchestre Gheorghe Zamfir. Dans les pièces gravées sur les deux -faces du disque, les amateurs de folklore roumain de l’étranger retrouveront quelques-unes des mélodies qu’ils ont déjà eu l’occasion d’écouter, interprétées par Ion Drăgoi, aux programmes des concerts de Gheorghe Zamfir et de son fameux orchestre
The patrimonium of musical folk instruments used by the Romanian people composes, besides the folk instruments as such, many factory made musical instruments, borrowed from the town. They were introduced by the „fiddlers”, professional musicians. The oldest of these is the violin. Having been found as far back as the first half of the 17 th century, it started being used in all Roma¬nian regions in the 18 th century, with the passing of time becoming one of the most important instruments of the professional musicians. The fiddlers have made many changes on the violin so as to adjust it to specific intonations of folk music, sometimes even changing its structure, number of chords and tuning. With this aim in view, they have developed an empyric technique of their own, different from scholastic, classical one. It is not only that all known resources of the instrument are used : double strings, super-acute sounds (played beyond the seven positions), flageolets, pizzicati (obtained with both the right and ‘left hands), staccato, spiccato, flautando etc., but, more than that, the attempt is made by all., sorts of artificial means,, to still more enrich the possibilities of artistic expression to the advantage of folk intonation. Quite often we hear in the sound of the violin the voice of the shepherd’s pipe, the bag-pipe or other older folk instruments, the singing of the birds (as in the famous „Skylark”) etc.
One of the most outstanding fiddlers of Moldavia of our times is Ion Drăgoi. Born in Bacău in 1923, into an old family of musicians, he was first noted during his service in the army, when he played in an army folklore group of Bucharest, with which he travelled throughout the country, but expecially as a soloist of the Bacau ,,Plaiurile Bistriței” folk orchestra. Many recordings for the Radio and the disc brought him a well deserved fame.
Most characteristic of Ion Drăgoi’s play on the violin is the fineness and complete ease with which he animates both the bright melodious songs as well as the very fast dances. He weaves with scrupulous skill the delicate and complex ornamental lace wrapping up his playing.
This record contains but a very small part of his rich musical repertoire, taken over from his father and uncea¬singly enriched with all sorts of pieces ‘learned from other fiddlers — Drăgoi remembers with veneration a certain Ciocoiu, an old country fiddler — as well as from the native peasants. We find here an old Moldavian song, played without any accompaniment ,,Cînd eram în vremea mea” (When I was in my time) and a „Doina moldovenească” (Doina from Moldavia) slow songs, specific of the „musical dialect” of the place, a selected handfull of lads’ dances : „Bîrlădeanca1 (The Girl from Birlad), ,,Hora de mînă pe bătăi” (Stamped Hora), „Batata de la Sara-ta” (The Batuta from Sarata), „Bătuta de la Nadera” (The Batuta from Nadera), „Sirba batrinilor” (The Old Men’s Sirba), and several newer dances, all of which are fiddlers’ creations : ,,Hora de la Măgura” (The Hora from Magura), „Sîrba de la Izvoare” (The Sirba from Izvoare), „Hora flăcăilor de la Livezile” (The Lads’ Hora from Live-zile), „Hora moldoveneasca” (Moldavian Hora) and „Hora de la Moinești” (Hora from Moinești). The record ends with a suite of melodies „Ca la nuntă la Bacău (As at the Bacau Wedding), this too of fiddlers’ origin, but somewhat newer. The orchestra conducted by Gheorghe Zamfir plays the accompaniment with skill and undeniable verve. Foreign folk music, fans will find on the two sides of the record some of the tunes they have heard Ion Drăgoi play in the concerts given with Gheorghe Zamfir and his famous orchestra.
TIBERIU ALEXANDRU
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